🧠 Fini l'immobilier, vive les ETF ?

L’alternative la plus efficace pour développer son patrimoine ?

Est-ce qu'acheter un bien immobilier est encore la meilleure façon de développer son patrimoine en 2025 ?

Et si on n'a pas d'aide familiale, est-ce que c'est mĂȘme possible ?

En Europe, seuls 28% des Millennials (25-34 ans) sont propriĂ©taires de leur rĂ©sidence principale, contre 42% de la gĂ©nĂ©ration de la Gen X lorsqu’ils avaient le mĂȘme Ăąge.

Alors que beaucoup de jeunes voient l’immobilier leur Ă©chapper, une autre tendance se dessine : de plus en plus choisissent de se constituer un patrimoine financier, en utilisant des solutions simples Ă  faibles coĂ»ts comme les ETF.

Mais cette stratégie tient-elle vraiment la route ?

L'investissement en bourse peut-il remplacer le patrimoine immobilier pour cette gĂ©nĂ©ration ? Ces placements sont-ils destinĂ©s Ă  assurer une vraie sĂ©curitĂ© financiĂšre, ou ne font-ils que temporiser en attendant de pouvoir se permettre d’acheter une rĂ©sidence principale ?

Ce mois-ci, on explore comment les Millennials et la Gen Z redĂ©finissent leur approche Ă  la stratĂ©gie patrimoniale 🙂

Pourquoi les prix sont déconnectés des revenus ?

Si on gratte un peu la surface du problĂšme, on se rend compte qu'il ne suffit pas simplement de “se priver” afin d'Ă©pargner plus, pour acheter sa rĂ©sidence principale. La hausse des prix de l'immobilier dĂ©passe largement celle des revenus, et cette dĂ©connexion s'explique par plusieurs tendances qui se superposent :

1. Le marchĂ© attire de plus en plus les sociĂ©tĂ©s d’investissement professionnelles

Fonds d’investissements, assurances, caisses de retraite. Le volume d’acquisitions de logements rĂ©sidentiels par les institutionnels  a environ triplé  entre 2012 et 2020 en Europe. 

Lorsque de grands fonds d'investissement achÚtent davantage de logements dans une région, les prix immobiliers dans cette zone augmentent plus rapidement que d'habitude.

En moyenne, dans les rĂ©gions oĂč cela se produit, les achats supplĂ©mentaires effectuĂ©s par ces fonds font grimper les prix immobiliers d'environ 1 % supplĂ©mentaire sur une annĂ©e. Ainsi, si les prix auraient normalement augmentĂ© de 3 %, ils pourraient augmenter de 4 % Ă  la place.

Dans des villes comme Berlin, Paris, Dublin ou Vienne, oĂč les fonds d'investissement sont particuliĂšrement actifs, cet effet peut ĂȘtre encore plus marquĂ© et supĂ©rieur Ă  1% par an.

Par ailleurs, les particuliers atteignent rapidement leurs limites d'investissement, alors que ces sociétés bénéficient de leviers financiers bien plus sophistiqués pour financer leurs acquisitions.

2. Les particuliers allongent la durée des crédits pour augmenter leurs budgets

Pour accĂ©der Ă  des biens devenus difficilement abordables par rapport Ă  leurs revenus, les particuliers s’endettent plus longtemps, au prix d’un coĂ»t global plus Ă©levĂ©.

3. La demande de logements augmente

La proportion de mĂ©nages d’une seule personne a augmentĂ© de 16,9% entre 2015 et 2024 dans l’Union EuropĂ©enne, ce qui crĂ©e une demande en logements supplĂ©mentaire.

4. Le coût de construction explose

Et selon l’étude Eurostat « Housing in Europe », les prix pour les constructions rĂ©sidentielles neuves ont augmentĂ© de 52% entre 2010 et 2023. TirĂ©e par la hausse des prix des matiĂšres premiĂšres, le durcissement des normes Ă©nergĂ©tiques, ainsi que d’autres coĂ»ts liĂ©s Ă  la rĂ©glementation et Ă  la main-d’Ɠuvre.

Les rĂšgles pour accĂ©der Ă  la propriĂ©tĂ© ne sont donc clairement plus les mĂȘmes que celles des gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes.

Alors quelles options s’offrent aux Millennials et Ă  la Gen Z quand l’achat immobilier traditionnel est aussi accueillant qu’une porte de prison ? 

Si c’est aussi cher, pourquoi s’entĂȘter Ă  vouloir de l’immobilier ? 

Il y a Ă©normĂ©ment d’arguments rationnels en faveur de l’immobilier, qui expliquent pourquoi tant de gens veulent devenir propriĂ©taires coĂ»te que coĂ»te, malgrĂ© l'explosion des prix.

  • La sĂ©curitĂ© d’avoir un toit : PossĂ©der son logement, c’est s’assurer d’un toit sur la tĂȘte. Un argument de poids, surtout quand on a une famille Ă  protĂ©ger.

  • Un accĂšs stable au logement : Dans certaines zones, la location est trĂšs compliquĂ©e. À Paris, la demande dĂ©passe largement l’offre ; dans certaines petites villes, les biens disponibles se comptent sur les doigts d'une main. Devenir propriĂ©taire permet alors de garantir un logement adaptĂ©, sans dĂ©pendre des humeurs du marchĂ© locatif.

  • L’effet de levier : Emprunter pour acheter permet de se constituer un patrimoine plus rapidement qu’avec ses seules Ă©conomies, parce qu’avec un apport relativement limitĂ©, tu deviens propriĂ©taire de la totalitĂ© du bien.

  • L’effet de l’inflation sur la dette : À long terme, la valeur rĂ©elle du crĂ©dit diminue avec l’inflation, ce qui rĂ©duit le coĂ»t rĂ©el de l’emprunt.

  • Le plan de retraite : Face Ă  la baisse des revenus Ă  la retraite, l'immobilier peut servir de filet de sĂ©curitĂ© : soit on n'a plus de loyer Ă  payer, soit on peut revendre le bien pour complĂ©ter ses revenus.

La réaction d'une génération

Jusqu’ici, la classe moyenne europĂ©enne a presque toujours privilĂ©giĂ© l’accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ© pour se construire un patrimoine : chez les mĂ©nages les moins fortunĂ©s, l’immobilier reprĂ©sente jusqu’à 73 % de leur richesse totale (contre 47 % pour les 10 % les plus riches, qui diversifient davantage). C’était le rĂ©flexe traditionnel, mĂȘme si cela signifie concentrer l’essentiel de son patrimoine dans une seule classe d’actif : la pierre.

Or, depuis 2020, une tendance nette se dessine : de plus en plus de jeunes choisissent d’investir sur les marchĂ©s financiers. Cette dĂ©mocratisation de l'investissement a Ă©tĂ© portĂ©e par plusieurs facteurs convergents : l'Ă©ducation financiĂšre rendue plus accessible via les rĂ©seaux sociaux, le processus d'investissement simplifiĂ© par les courtiers en ligne, et l'Ă©pargne accumulĂ©e pendant les confinements COVID, qui a poussĂ© beaucoup de gens Ă  se demander comment placer cet argent intelligemment.

Environ 11 millions de nouveaux investisseurs particuliers ont fait leur entrée sur les marchés depuis 2023 en Europe, avec une forte participation des Millennials et de la Gen Z.

  • En France 2,2 millions de nouveaux investisseurs français se sont lancĂ©s entre 2022 et 2024.

  • En Allemagne environ 3,2 millions de nouveaux investisseurs particuliers sont arrivĂ©s sur les marchĂ©s depuis 2023.

  • Au Royaume-Uni : la part des 18–24 ans investissant est passĂ©e de 19 % en fĂ©vrier 2020, Ă  29 % en mai 2022.

  • Et on note aussi qu’entre 2020 et 2024, la part des ETF dans les actifs sous gestion en Europe a augmentĂ© passant de 8,6 % Ă  29,66 %.

Les bonnes surprises 

Et si la hausse des prix de l’immobilier poussent beaucoup de jeunes Ă  se tourner vers la bourse par dĂ©faut, ils dĂ©couvrent qu’il y a en fait de nombreux avantages Ă  dĂ©velopper un patrimoine avec cette approche  : 

  • C’est plus accessible : il est possible de commencer avec peu, lĂ  oĂč un achat immobilier demande un apport initial de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

  • C’est plus liquide : vendre des titres afin de retirer ses fonds prend quelques clics et quelques jours, contrairement Ă  la revente d’un bien immobilier qui peut prendre plusieurs mois.

  • C’est plus flexible : bien que la rĂ©gularitĂ© soit conseillĂ©e, tu peux mettre tes versements sur pause, financer d’autres projets ou dĂ©mĂ©nager sans ĂȘtre coincĂ© par un crĂ©dit immobilier.
    À l’inverse, concentrer tout son capital dans une rĂ©sidence principale peut limiter drastiquement la marge de manƓuvre financiĂšre : c’est ce que dĂ©signent les Anglo-Saxons dĂ©signent par l’expression “house poor” : ĂȘtre propriĂ©taire certes, mais avec Ă  peine de marge pour investir ou encaisser un imprĂ©vu.

  • On diversifie la prise de risque : acheter un bien immobilier c’est pour beaucoup mettre la totalitĂ© de son argent sur un seul placement. Si cette zone gĂ©ographique traverse une crise, tout son patrimoine en pĂątit. En comparaison, un ETF diversifiĂ© sur plusieurs secteurs Ă©conomiques et zones gĂ©ographiques permet d'investir dans plusieurs centaines ou milliers d'entreprises : si certaines traversent des difficultĂ©s, d'autres peuvent compenser, rĂ©duisant ainsi le risque global de son portefeuille.

  • Les performances historiques sont positives : À long terme (10 ans et plus), les marchĂ©s financiers affichent gĂ©nĂ©ralement des rendements de 7 Ă  9% par an aprĂšs inflation, tandis que l’immobilier varie de 4 Ă  6% net par an sur la mĂȘme durĂ©e. Les performances passĂ©es ne garantissent bien entendu pas les rĂ©sultats futurs, mais elles restent instructives pour un horizon Ă  long terme.

  • Les frais sont moins Ă©levĂ©s : les coĂ»ts de transactions et les frais annuels de gestion sont trĂšs faibles (surtout pour les ETF indiciels) comparĂ©s aux coĂ»ts de l’immobilier (notaire, agences, travaux, taxes, intĂ©rĂȘts, assurances etc.).

Ces Ă©lĂ©ments expliquent pourquoi de plus en plus de jeunes choisissent d’investir sur les marchĂ©s financiers, mĂȘme s’ils ont encore parfois l’objectif d’acheter un bien immobilier plus tard.

Mais au-delĂ  de ces avantages pratiques, on assiste peut-ĂȘtre Ă  un changement de mentalitĂ© plus profond. LĂ  oĂč les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes voyaient dans la "pierre" un symbole de rĂ©ussite et de stabilitĂ©, les jeunes d'aujourd'hui semblent privilĂ©gier la libertĂ© de mouvement et l'adaptabilitĂ©. Pourquoi s'ancrer gĂ©ographiquement quand le travail devient de plus en plus flexible ? Pourquoi concentrer tout son patrimoine sur un seul actif quand on peut diversifier ses risques ?

La rĂ©alitĂ©, c’est que nous ne jouons pas avec les mĂȘmes cartes que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, surtout face Ă  cette dĂ©connexion entre prix immobiliers et revenus.

En revanche nous disposons d’atout que ces gĂ©nĂ©rations n’avaient pas : une dĂ©mocratisation de l'accĂšs aux investissements, que ce soit via l'information accessible en ligne, la technologie qui simplifie les dĂ©marches, ou encore des produits financiers performants Ă  frais rĂ©duits.

Et toi, tu vois ça comment ?

As-tu commencĂ© Ă  investir parce que l’immobilier te paraissait hors de portĂ©e ?

Depuis que tu as découvert les marchés financiers et leur flexibilité, privilégies-tu désormais cette voie pour te construire un patrimoine plutÎt que l'achat immobilier traditionnel ?

N'hĂ©site pas Ă  rĂ©pondre directement Ă  ce mail, je lis tous les retours avec attention 🙂

Prends soin de toi,
Nessrine

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Les investissements comportent des risques de perte en capital. Cette newsletter a une vocation éducative et ne constitue pas un conseil en investissement personnalisé.